Supertronix : En avant la « robolution »!

Saisir un objet dans ses mains, le déplacer puis le déposer plus loin. Un geste banal, irréfléchi même. Simple. Et on le fait des centaines de fois par jour. Simple, simple, on dirait.

Pourtant, cette bête opération nécessite la coordination de nombreux éléments, des calculs extrêmement précis et l’inclusion de variables complexes pour une exécution finale rigoureuse. Les yeux repèrent la cible; les neurones s’activent; le cerveau envoie un signal aux mains; les os, muscles et tendons s’allient en harmonie, saisissent la cible et exécutent la requête.

Maintenant, faites en sorte qu’un robot exécute la même gestuelle, reproduise le même processus mécanique et réussisse sa mission grâce à un design innovateur, des circuits électroniques recherchés et un algorithme de programmation savant... Pas si simple, simple, on dirait.

Mais c’est exactement le genre de défis que se donnent chaque année plus de 72 000 équipes étudiantes à travers le monde afin d’aspirer au grand titre de la compétition annuelle de robotique FIRST (Favoriser l’Inspiration et la Reconnaissance des Sciences et de la Technologie). Fondé en 1992, l’organisme FIRST a pour objectif d’« aider les jeunes à découvrir l’enthousiasme et la reconnaissance que procurent les domaines des sciences et de la technologie » (Dean Kamen, fondateur).

Parmi ces milliers de cerveaux en ébullition se trouve l’équipe parascolaire Supertronix 5910, une cellule de férus apprentis ingénieurs basée à Matane et qui a participé en avril dernier à sa 4e compétition depuis sa formation en 2016. Accompagnés d’enseignants, de parents et de passionnés volontaires, ces jeunes de 14 à 18 ans, la techno et la découverte tatouées au cœur, doivent concevoir un robot aux habiletés prédéterminées, et ce, du premier au dernier boulon, et sous toutes ses soudures.

Lorsque FIRST dévoile les spécificités du défi au début janvier, le chrono démarre... L’équipe dispose de 45 jours pour réfléchir, concevoir, construire, déconstruire, recommencer, achever le robot qui éclipsera tous les autres en accomplissant des tâches précises. Pour 2019, sous le thème d’« Aux confins de l’espace », les robots devaient entre autres lancer des ballons à travers les trous d’une fusée et grimper sur les marches d’un podium dans un décor aux allures futuristes. S’en suit donc un marathon des méninges où toute idée folle est bienvenue, où les essais et erreurs sont la clé vers le succès, où personne n’est trop vieux ni trop jeune, où les infinies possibilités de la science entraînent le dépassement de soi. Que la meilleure stratégie gagne!

Et lorsqu’on hallucine des écrous dans ses céréales, qu’on imagine des codes informatiques en lisant le journal et que des boutons lumineux clignotent derrière ses paupières fermées, c’est que ces six semaines fatidiques tirent à leur fin... Un robot est né. Celui-ci prend ensuite la route de FIRST Québec pour que son éligibilité soit confirmée. Si les critères ont bien été remplis, le robot obtient le feu vert pour la compétition régionale d’avril où il fera ses preuves dans le « ring » et devant de nombreuses personnalités du monde scientifique afin de se qualifier pour l’ultime étape américaine.

Et puis? Qu’en est-il de la performance des Matanaises et Matanais? Menée par leur capitaine Anthony Létourneau, Supertronix avait misé sur la stratégie audacieuse de l’ingénierie inversée, soit la conception du fonctionnement interne du robot avant sa structure externe. Bien que leur robot n’ait pas remporté de laissez-passer vers la prochaine étape, il a su se démarquer et a impressionné pour se voir décerner le Prix de la qualité. Et compte tenu des deux Prix de la créativité gagnés en 2017 et 2018 et de sa jeune histoire dans l’arène de combat FIRST, Supertronix peut se targuer d’avoir une courte feuille de route prolifique et un avenir fort prometteur.

Enfin, sous la carrosserie de ce robot, à travers les fils et engrenages, se trouve la contribution financière de GDS, partenaire Courroie de Supertronix, pour un petit pas de plus vers l’innovation et la créativité de demain. L’automatisation et l’intégration des technologies faisant partie du quotidien des opérations chez GDS, il importait pour nous d’encourager un projet qui inspire la jeunesse vers la découverte des sciences. Car ces futurs ingénieures et ingénieurs sont peut-être ceux qui « robolutionneront » un jour nos pratiques! Au prochain défi, Supertronix!

Pour visionner les matchs du robot 2019 de Supertronix à la compétition FIRST: www.thebluealliance.com/team/5910.